dimanche 25 janvier 2009

10 et 1 bonnes raisons de larguer votre mec *

1. Si il vous dit: "Bébé, ça fait un an qu'on est ensemble, la passion, elle est derrière nous maintenant!"
2. Si il ne vous accueille plus avec un sourire et un baiser lorsque vous venez lui rendre visite, mais qu'il se contente d'ouvrir le loquet avant de retourner s'affaler devant la TV, l'ordi, la console, que sais-je... en vous laissant pousser la porte.
3. Si à force de vous appelez "BB", il a oublié votre prénom.
4. Si la première année votre intelligence l'éblouissait, mais que la seconde il vous tape sur la tête en vous appellant "l'Encyclopédie" lorsque vous ouvrez la bouche.
5. Si lorsqu'il vous invite à dîner chez lui, le frigo est vide.
6. Si il vous envoie un texto (10 minutes avant que vous arriviez chez lui pour dîner) en vous informant qu'il n'a rien à bouffer et qu'il faudrait que vous passiez chez l'épicier.
8. Si il n'est pas sûr de vouloir des enfants avec vous, parce qu'il a trop peur que vous deveniez une grosse vache, pleine de vergetures.
9. Si au restaurant il regarde par dessus votre épaule ou même derrière lui (si si, c'est possible) quand vous lui parlez et que lorsque vous lui en faite le reproche, il vous répond que c'est avec ses oreilles qu'il vous écoute.
10. Si dans la rue, il se retourne sur le cul des nanas, puis qu'il vous regarde du coin de l'oeil pour vérifier que vous n'avez rien vu.
10 bis. Si il vous irrite, tout simplement...

* Attention, toute ressemblance avec des personnes réelles ou ayant existé ne serait que pure coïncidence.

mardi 18 novembre 2008

Madrid/Épisode 12: Derniers moments à Madrid.


     Je savais bien qu'il ne pouvait pas se passer de moi.
B. m'a demandé de rester au moins jusqu'en Août à Madrid. Il m'a aidé à payer mes plus grosses charges. Il m'a offert les restos, les sorties, mes produits anti-cellulite...

    Je suis rentrée à Paris le 7 août et j'ai retrouvé mon job d'hôtesse dont j'avais démissionné.
B. m'a manqué une vingtaine de jours seulement, puisqu'il a décidé de rentrer un mois
plus tôt. Nous avons repris notre petite routine et nous espérons voir naître dans les semaines à venir les effets bénéfiques de notre long séjour dans la capitale espagnole. Olé!

lundi 10 novembre 2008

Madrid/Épisode 11: Cours de cuisine.


     Cet après-midi là, j'étais seule dans la cuisine et je faisais la vaisselle. Hee Seok, entre dans la pièce, ouvre le frigo, puis un ou deux placards. Elle piétine et je sens qu'elle a envi de s'exprimer ; ce qui est malheureux pour moi parce qu'elle a un mauvais espagnol et I don't speak english. Heureusement, il ne me reste plus qu'un verre à rincer. Je la mets au défi de construire une phrase en moins de 3 secondes.
" Merde! "

- " ¡Holà Aubrrreiiiiiii! ¿Puedes a...yu...daaarr...me?
- Ha, si si. ¿Para?
- Es la primera vez, la cocina.
- ¿ Aquí? ¿En esta cocina?
- No, no, la cocina.
- Ha...
...
... ¿Qué quieres hacer?
- ¡Pastas! "


"Elle ne sait pas faire des pâtes, elle ne sait pas faire des pâtes, elle ne sait pas faire des pâtes..."
    Hee Seok sort chacun de ses ingrédients ; minutieusement achetés au Corte Inglès ; un énorme paquet de spaghettis, un pot de sauce bolognaise, un oignon et un sachet de gruyère râpé. Je la sens excitée, mais je comprends... si c'est sa première fois! Elle tente de m'expliquer et apparemment elle n'a jamais eu à cuisiner auparavant, puisqu'il y aurait toujours eu "des gens" pour préparer ses repas et les lui servir.

    La scène est surréaliste, je vais donner mon tout premier cours de cuisine.
- " Entonces, para hacer pastas, debes utilizar... mmmm... euh... ben, une casserole. "
Je prends soin de lui montrer l'objet, elle sautille. Je remplie la casserole d'eau, elle jubile. Je rajoute une goutte d'huile et une pincée de sel, elle m'applaudit. En attendant que l'eau bout, je passe aux choses sérieuses ; je sors la poêle, la planche à découper. C'est pendant que je réduisais l'oignon qu'elle est devenue délirante.
- " Haaa, oooh, si, si, ahahah, siiii "
Cette fois-ci, elle sautillait et applaudissait en même temps.

    On vient de frôler la catastrophe, elle a tenté de mettre les petits morceaux d'oignons dans l'eau bouillante. Elle finit par les déposer dans la poêle en se contentant de les tripoter du bout de sa spatule. Nous n'avons plus qu'à y rajouter la sauce. Finalement, au bout de quinze petites minutes, son plat est prêt à être dégusté. Elle me remercie d'un bisou, je m'éloigne, quand...
- " ¡Aubrrreiiiii! ¿ Las pastas que no tengo utilizar, en el frigo ? "



jeudi 6 novembre 2008

Madrid/Épisode 10: J'ai reçu un e-mail.


    Un e-mail de ma locataire. Elle m'informe qu'elle est dans l'obligation de rompre notre contrat et qu'elle m'enverra un préavis sous accusé réception dans quelques jours. Elle déménagera au 1er Juillet. Je suis scandalisée! J'appelle ma mère.
- "Mais... Maaaaaman, c'est possible ça ?!
- Oui, oui, ma chérie, c'est possible."

    Quelle salope! Elle veut briser mon couple, ou quoi ?! Me voilà obligée de rentrer avec trois mois d'avance, de me trouver un job au plus vite et d'abandonner B. ; ce qui est absolument inenvisageable pour moi mais apparemment très envisageable pour lui. L'enfoiré ose me dire que je dramatise la situation: "Tu draaaamatises toujours les choses! C'est pas siiii terrible que ça, trois mois s'est vite passé et puis je penserais à toi tous les jours." J'essaie de ne pas me braquer... et je me rappelle que les hommes font toujours les malins avec leur putain d'optimisme à la con, mais si nous sommes les premières à chouiner, ils sont les seconds et que si nous chouinons deux minutes, eux ça peut durer la vie entière.
    Je n'ai plus qu'à réserver mon billet d'avion, et à harceler ma patronne pour qu'elle me récupère au plus vite.

dimanche 21 septembre 2008

Madrid/Épisode 9: Un esprit sain, dans un corps sain.


    Depuis que je suis à Madrid, j'ai le sentiment de vivre dans un monde parallèle. Cette année, loin de mon quotidien, est à part. J'ai mis ma vie sur pause.
    Ici, je vis sans me poser une seule question. Pourquoi faire ? Je n'ai rien à prévoir; rien à faire pour mon avenir. Je suis censée pro-fi-ter du calme de mes journées et de mon esprit. Le seul moment de réflexion que je m'accorde concerne la déco de mon appartement à mon retour sur Paris. "Quelles nouveautés vais-je apporter à mon chez moi ?" Autant dire que ce sont plutôt des rêveries.

    À Paris, je me plaignais de mes journées trop courtes, de mon frigo vide, du manque de sommeil et de la difficulté que j'avais à passer un moment avec mes amis. Aujourd'hui, nous sommes le 12 avril et je n'ai rien à faire. Depuis presque 3 mois je bulle. Je me réveille entre 11h et 12h et je me lève une heure plus tard; je grignote du bacon, des pommes de terre, des oeufs, des biscottes, des céréales, des gâteaux... J'ai pris 5 kilos... Je discute avec ma dizaine de colocataires (j'exagère qu'un tout petit peu). Je vais sur internet, je bouquine, je scrap, j'enduis mon coooorps de crème, je me fais les ongles, je m'épile, je me fous des bigoudis, je les retire, et me lisse les cheveux. Il y a des jours aussi, je me balade main dans la main avec B., une glace à l'italienne dans l'autre. Ça a l'air idyllique ? Pourtant, ce n'est pas si facile d'accepter l'inactivité. Mais je pourrais m'en foutre, je suppose que les cons ne m'ont pas suivi à Madrid. En ce moment même ma mère doit espérer que tant de paresse fera naître en moi une énergie nouvelle dès mon retour. Mais passons, aujourd'hui je préfère me concentrer sur la pose de mon eye-liner.

dimanche 10 août 2008

Madrid/Episode 8: Ange et Démon


    Une semaine après notre arrivée, deux nouveaux colocataires se sont installés à l'appartement. Deux francophones. Aïda, une casablancaise et Florent, un niçois.

    J'ai su qu'ils étaient là car j'entendais parler français dans le salon. Je suis sortie de ma chambre et les ai vu dînant Burger King sur les canapés de notre micro-salon. Et même si je suis également venu à Madrid pour l'exotisme des étrangers, j'étais bien contente de pouvoir me délier la langue avec d'autres personnes que mon mec.

    Aïda, douce, pimpante. Enfin une copine à l'appart. Une copine avec qui je puisse communiquer "normalement", parce que c'est vraiment frustrant de ne pas pouvoir s'exprimer comme bon nous semble avec les autres. C'est que je ne parle pas un mot d'anglais ! La honte quand on sait que je sors avec un franco-américain. Les colocs doivent me prendre pour une fille qui n'a rien à dire ou pas sociable, (si, je suis sociable !) et pourtant, s'ils savaient ! J'aurais très bien pu les saouler de paroles; mais par chance ils y échapperont encore pour quelques mois. Je suis là pour ça !

    Aïda est un ange. J'ai un mois à profiter d'elle. Ce sera dans sa chambre que j'irai me réfugier pour me plaindre de B. C'est pas comme si, je me confiais à n'importe qui car de toutes les manières elle sera témoin de nos disputes. En parlant de confidences, y'en a un qui n'arrête pas ! Le niçois ! (Je préfère l'appeler comme ça, que par son prénom parce que sa région le défini bien plus.)

    Florent et moi, nous nous sommes sûrement détestés au premier regard. Sa vision des femmes ? Les "baisables", et les autres. A ses yeux, une femme doit avoir du monde au balcon, être belle, bien foutue, docile, c'est à dire accepter de le sucer dès qu'il claquerait des doigts. Je sens constamment son mépris misogyne sur moi à ce salaud. Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi il s'obstine à se confier à moi ce con. Il se plaint de sa petite-amie, mille fois cocufiée et il me demande pourquoi elle passe son temps à l'emmerder. Petit jeu hypocrite entre nous, il me parle de ses soucis et en même temps il me fait bien comprendre ce qu'il pense de la gent féminine et moi je répond avec tact, en lui expliquant sérieusement qu'elle doit souffrir, qu'elle doit douter. Bien sûr, il n'y comprend strictement rien.

    Notre petit jeu s'est arrêté le jour où il m'a dit - pendant que je me lissais les cheveux dans la salle de bain - que si j'avais été sa meuf, il m'aurait déjà jeté depuis longtemps avec deux claques dans la gueule. Ce qu'il ne sait pas c'est que pour rien au monde j'aurai fait la bêtise de sortir avec un tel idiot. Quel démon !

lundi 28 juillet 2008

Madrid/Épisodes 7: Madrid = Bonnes Résolutions.

    
    Il ne faut pas croire que je me suis installée à Madrid pour 9 mois, loué mon joli petit appartement, abandonné mon chat à mon frère et ma mère à sa solitude, démissionné de mon job d'hôtesse, seulement pour les beaux yeux de B. Nan nan nan! Parce que j'ai aussi l'intention de guérir de certains de mes vilains défauts!

    Mes résolutions pour cette année à l'étranger sont:
- Ne plus JAMAIS être à découvert.
- Ne plus JAMAIS succomber à la méchante et mauvaise consommation inutile (chaussures, sacs, fringues, produits anti-cellulite etc.)
- Manger moins gras, moins sucrés, et de goûter enfin aux légumes.
- Me coucher plus tôt afin de profiter de ma journée.
- Faire la vaisselle après chaque repas.

    À cet heure-ci, ... (nous sommes en Juillet), je peux vous dire que j'ai réussi à respecter pas mal de choses. Sisi! Les découverts ? Connais plus! Le shopping ? Même pas pendant les soldes! (La crème anti-cellulite ne compte pas: je n'ai pas réussi à respecter ma troisième résolution.) Me coucher plus tôt? J'y arrives quand B. ne me réveille pas la nuit. Me lever tôt? Je me suis levée à 9h ce matin! Faire la vaisselle ? La résolution que je respecte le plus. Je fais même la vaisselle des autres.

vendredi 25 juillet 2008

Madrid/Épisodes 6: L'appart, la chambre, les colocs...


    L'appartement où nous allons vivre se trouve dans le quartier central et touristique de la ville. "La Calle Arenal". Heureusement notre chambre est équipée de double vitrage; parce qu'elle donne sur la rue; ... la rue qui grouille de monde, ... de flûtistes, de chanteurs (dont une imitation d'Edith Piaf), et même d'un Jazz Band.

    L'appartement est assez grand. Il y a 7 chambres, 3 salles de bains, pas vraiment de salon, mais une grande cuisine pour compenser. C'est pas vraiment un appart à vivre, mais plutôt une sorte d'auberge de jeunesse privée: les chambres sont situées les unes à côté des autres, la déco laisse à désirer et chacun ferme sa porte à clé. Chaque week-end il y a des départs et des arrivées.

    Notre chambre me plaît. Certes, c'est la plus petite de l'appartement (alors que nous sommes le seul couple), ... certes, elle donne sur le vacarme de la rue, ... mais nous avons la meilleure connexion internet. Nous avons réussi à partager l'armoire en deux sans chamaillerie, et avons collé immédiatement notre petite étiquette "B. y Aubrée" sur la meilleure étagère du frigo.

    Notre voisine est allemande, de Brême, Christin. Elle reste, tout comme nous, plusieurs mois. Puis, il y a la londonienne, sosie d'Angelina Jolie, Katrina qui est arrivée une semaine auparavant. Il y a également deux autres allemands, Christopher et Carlo, matteurs de film porno, une italienne, une hongroise et une quatrième allemande, la plus bizarre, que B. voudrait étrangler. Moi aussi, depuis qu'elle m'a traité de menteuse quand j'ai raconté qu'on faisait également du nougat en France, à Montélimar.

jeudi 24 juillet 2008

Madrid/Épisode 5: Une nouvelle vie, l'un sur l'autre.


    Par chance, nous n'avons jamais eu à chercher d'appartement pour séjourner 9 mois à Madrid. B. est venu ici pour y faire une école linguistique et par conséquent nous aurons une chambre dans une collocation dans le même immeuble que son école. Deux étages plus haut pour être exact; ce qui me paraît très pratique pour sa motivation à retourner à l'école. Je m'incruste donc dans sa location et je paie le supplément "invité", parfait pour le petit budget qui s'est imposé à moi depuis que j'ai démissionné de mon job d'hôtesse.

    Je me suis préparée à vivre avec B.; dans un pays dont je ne maîtrise pas la langue, une petite chambre et cela durant 9 mois; alors que nous n'avons jamais vécu ensemble auparavant. J'ai eu beau me préparer, ça fait très peur quand même; et lorsqu'on appréhende une situation, la solution c'est de faire des plans. Nous avons donc discuté des "devoirs" de chacun au sein de notre chambre!
"Je m'occuperais du repassage, c'est évident, parce que je tiens à mes fringues. C'est moi qui trierais le linge sale également, car je tiens vraiment beaucoup à mes fringues. Par contre, je te laisse porter la corvée jusqu'à la machine à laver et lancer le programme. Pour ce qui est d'étendre la lessive, si tu veux, on le fait ensemble. Chacun range ses affaires, normal. Pour les courses, il nous faudrait 70€ pour deux, par semaine, c'est suffisant, Madrid, c'est pas Paris. Moi, je peux mettre 30€ et toi, 40€ par exemple, je pèse la moitié de ton poids, on a pas les
mêmes besoins, c'est réglo, non ?"


(Nous avons effectivement fonctionné (presque) comme ça durant les premiers mois, après malheureusement, c'est un peu parti en vrille. Nous étions raisonnable envers notre budget, nous faisions les courses chez Dia, puis très vite, le Corte Inglès nous a fait les yeux doux. La chaleur a envahi la ville, et nous ne pouvions pas faire plus de 500 mètres pour nos courses.)

    Première balade en amoureux dans notre nouvelle ville, au Parc du Retiro. Nous sommes à la toute fin Janvier, il fait bon, (mais cela ne va pas durer) nous sommes heureux, notre frigo est rempli, nos colocataires viennent de partout dans le monde, et nous avons encore plus de 8 mois pour nous la couler douce.

mardi 22 juillet 2008

Madrid/Épisode 4: L'arrivée.


    Au petit matin, le train s'est enfin arrêté. Le temps de sortir nos gigantesques et très nombreuses valises du train nous étions presque seuls sur le quai. C'est B. qui s'est occupé des valises ... , moi je suis allée chercher le chariot. Je n'avais même plus une petite pièce dans mes poches (où peut-être n'en avais-je jamais eu ?). Je n'ai donc pas eu d'autres choix que d'aller raqueter le contrôleur de 50 centimes. Une demande tout à fait légitime quand on repense à la thune que B. avait dû lui filer durant le trajet pour obtenir un peu plus de confort à bord de ce train de malheur.

    Nous filons vers la sortie. Une dizaine de taxi man attendent le client. Le notre tire une tronche de trois mètres de long quand il matte notre chariot. Il ose même nous dire qu'il voit pas comment il va faire pour charger tout ça dans son coffre. "No problemo, no problemo..." (à ce moment là, nous maîtrisons l'espagnol comme de vulgaires touristes). Le coffre ferme difficilement, et une fois installés à l'arrière de la bagnole, un énorme sac me cache la vue de B. à ma droite. Les deux derniers sacs feront le trajet sur nos genoux.

    Silence à l'arrière, nous regardons chacun par notre fenêtre. Le soleil brille et j'ai réussi à choper la main de mon amoureux en faufilant la mienne.

jeudi 3 juillet 2008

Madrid/Épisode 3: Le Départ.


    Le 26 Janvier 2008, c'est le départ pour Madrid. La Gare d'Austerlitz. Mon mec est accompagné par son meilleur ami, moi par ma mère. On se retrouve tout les quatre au Rittazza Caffé (où j'ai d'ailleurs bossé il y a quelques années, ... 10 jours.) Ma mère ne va pas tarder à verser une larme et l'ami de B. ne décroche pas un mot. Il est temps de s'installer dans le train. Nous avons 7 valises. C'est pour cette raison d'ailleurs qu'on prend le train. Mais, il se trouve que chaque compartiment a une place minuscule pour les bagages. C'est la panique sur le quai. Les contrôleurs sont espagnols, nous ne captons rien.
    Je prends le temps de dire au revoir à ma mère. Elle essuie ses larmes. Moi aussi. Je déteste voir ma mère pleurer, je ne supporte pas l'idée qu'elle chiale à cause de moi. Je monte dans le train, le coeur brisé. Je vais devoir mettre de côté les petites habitudes que nous avions pris durant 9 mois; nos promenades dans Paris, presque chaque mercredi.

Dans le train, c'est la merde. Les compartiments ne sont pas mixtes. B. est dans un autre wagon. Je suis avec trois vieilles qui me demandent pourquoi je suis entrain de pleurer. Quand je leur confie enfin mon drame, je rajeunie de 10 ans. Leurs dialogues de grand-mères réconfortantes me montent au cerveau. Je vais retrouver mon amoureux.
    Pendant que je me remettais de mon gros chagrin, B. avait trouvé une solution pour nos bagages. Sa solution avait été de soudoyer le contrôleur pour qu'il entrepose nos valises dans un compartiment vide. 10€. Avec 10€ de plus, nous avons eu le droit de passer notre soirée ensemble dans ce même compartiment. Jusqu'à 1H du matin, pas une minute de plus. Effectivement, à 1H, le contrôleur à frapper à la porte. Sur ma couchette, j'avais qu'une seule envie, m'endormir pour en finir.

    Le jour s'est levé. Nous sommes le 27 Janvier. Les gens commencent à s'agiter. J'entends une voix, celle de mon homme, derrière la porte. Je dois le rejoindre dans le wagon restaurant. Lorsque je réussie enfin à descendre de mon lit superposée, je suis pied nus. "Meeerde, mes chaussures sont dans le compartiment bagages!" Je ne m'étais pas rechaussée pour rejoindre mon lit et la porte est fermé. Je traverse donc le train, pied nus, jusqu'au wagon restaurant, où m'attend un bon lait chaud. Le jour est levé. C'est plus lumineux qu'à Paris. J'ai mal aux yeux. Nous arrivons dans une demi-heure. J'ai le sourire aux lèvres. B. aussi.

dimanche 29 juin 2008

Madrid/Épisode 2: Deux mois pour tout régler.


    Après avoir annoncer très difficilement à ma mère mon départ et à mon frère qu'il allait devoir s'occuper de mon chat pendant 9 mois. J'ai dû commencer à penser à tout.


    Louer mon appartement, ok, mais à quel prix ? Et à qui ? Déménager mes affaires, ok, mais où ? Résilier mes abonnements a été le plus fastidieux. J'ai 2 abonnements chez Bouygues, 1 chez MK2 et 1 chez Body Minute ...ou Body Story, j'sais plus. Il fallait également que je m'occupe du changement d'adresse pour la réexpédition du courrier: 40€ pour pouvoir recevoir mon glamour chaque mois en toute sécurité chez Maman. 70€ l'annonce sur Particulier à Particulier. Bloquer mes samedis pour les visites. Vanter les qualités d'un appartement qu'apparemment je suis la seule à apprécier. Repeindre mes mûrs. 2 semaines plus tard: chercher quelqu'un pour repeindre mes mûrs.


    Les samedis, entre chaque visite, je m'affalais sur mon lit à cause d'une affreuse douleur à l'estomac. Sur une quinzaine de prétendants, il y avait qu'un seul profil qui collait. Il fallait donc prier pour que cette fille ne se désiste pas.


    C'est bon, l'appartement est loué, mes abonnements sont presque tous résiliés, mon mec et ses potes ont repeint les mûrs et j'ai foutu toutes mes affaires chez mon frère, en plus du chat. Maintenant, il est grand temps de partir un peu chez Maman manger les minis cônes à la vanille, la tarte au citron meringué de Noël (c'est comme ça chez nous) et d'ouvrir les cadeaux qui m'attendront 9 mois.

samedi 28 juin 2008

Madrid/Épisode 1: Mon mec se casse à Madrid.


    À l'été 2007, B. - mon mec - m'annonce qu'il part pour 9 mois à Madrid, ... apprendre la langue. Catastrophée, je me dis que c'est la fin; je vais perdre mon amoureux et cette fois-ci se sera pas parce que c'est un gros connard. Quelle malchance!

    L'idée de l'accompagner ? Elle ne m'est jamais venue à l'esprit. J'avais un CDI, un appartement et un chat à m'occuper. Ce n'est pas qu'être hôtesse d'accueil chez Point Soleil soit fantastique, mais je m'y sentais bien. Des horaires cools, pas de collègues, ni de patrons qui te collent aux basques. C'est une cliente qui m'a suggéré de partir avec lui. Je lui racontais mon énorme problème et elle l'a trouvé ridicule.

- "Pars avec lui.
- Non, mais attends, j'peux pas partir comme ça! J'ai un boulot, un chat, ma mère! J'vais pas laisser 9 mois mon appartement à l'abandon.
- Bah, tu démissionnes, tu loues ton appart et tu vas bien trouver quelqu'un pour t'le garder ton chat. Et pour ta mère, ben... l'Espagne c'est pas bien loin. (silence) Bon, tu m'lances ma séance?
- Mm Mm. Combien d'temps ?- Une demi-heure s'te plaît."

    J'ai téléphoné à B.

- " Qu'est-ce que tu penserais que j't'accompagnes à Madrid ?
- Quoi ??? Mais... tu peux ?
- Baah ouais... On a 3 mois avant le départ, j'peux démissionner, louer mon appartement, faire garder mon chat, et pour ma mère, ben... l'Espagne c'est pas bien loin."

    Explosion de joie, grande excitation, soulagement intense (ça va peut-être durer avec celui-ci)... Cela fait 20 minutes que je téléphone du boulot, on prévoit tout. "Combien j'dois louer mon appart ? Dans combien de temps j'présente ma démission ? Mais oui, mon frère va garder Gavroche. Double appel... m'en fous, j'ignore, je suis trop contente. Allez vous faire foutre les clients! Merde, maintenant c'est dans le placard que ça sonne. C'est mon portable. Merde, c'est ma patrooooonne." Je raccroche.

    Après 5 minutes de "Pardon Madame, je recommencerais plus Madame", ma bienfaitrice cliente sort.
- "C'est bon, tout est réglé, je pars en Janvier pour 9 mois à Madrid.
- Ah oui ? Tu perds pas d'temps toi!
- Jamais. Par contre, tu vois j'vais plutôt dire que c'est mon mec qui m'a supplié de l'accompagner, ça l'fait plus pour les copines. Et merci. Salut. Je sais pas si tu me reverras ici. Byyyyyye."